- estramaçon
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• 1622; it. stramazzone, du v. stramazzare « renverser violemment », de mazza « masse d'armes »♦ Longue et lourde épée à deux tranchants, en usage du Moyen Âge au XVIIIe s.⇒ESTRAMAÇON, subst. masc.Longue et lourde épée, soit à un seul tranchant, soit à deux tranchants, l'un plus court que l'autre, et à garde en corbeille à jour protégeant la main (d'apr. LELOIR 1961).♦ Coup d'estramaçon. Coup porté avec le tranchant de l'épée, par opposition à estocade, coup porté avec la pointe (Ac. 1932).Rem. On rencontre ds la docum. le verbe intrans. estramaçonner. Frapper de l'estramaçon. Voici des mois que Draon avait succombé bravement à la funeste journée de Navarette, ayant charpenté et estramaçonné avec une fureur digne de la victoire (ARNOUX, Rhône, 1944, p. 329).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1718. Étymol. et Hist. 1. 1565 en estramasson « avec le tranchant de l'épée » (Chron. bordeloise, éd. J. Delpit, t. I, p. 133 : en estamasson [sic]); apr. 1578 estramasson « coup donné avec le tranchant de l'épée » (BRANTÔME, Discours sur les duels, VI, 284 ds HUG.); 1585 estramaçon [cité comme mot à la mode] (N. DU FAIL, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. II, p. 297); 2. 1622 « longue épée à deux tranchants » (E. BINET, Merv. de nature, p. 144 ds GDF. Compl.). Empr. à l'ital. stramazzone, attesté au sens 1 dep. 1541 (F. Berni ds TOMM.-BELL.), au sens 2 aussi dep. le XVIe s. (d'apr. DEI), dér. de stramazzare, dér. de mazza « masse d'armes » (masse « maillet ») à l'aide du préf. stra- (du lat. extra). Fréq. abs. littér. :5. Bbg. HOPE 1971, p. 149, 193.
estramaçon [ɛstʀamasɔ̃] n. m.ÉTYM. 1622; en estramasson, 1565; ital. stramazzone, du v. stramazzare « renverser violemment », rac. mazza « masse d'armes ».❖1 Hist. Longue et lourde épée à deux tranchants, en usage du Moyen Âge au XVIIIe siècle. || La claymore écossaise est une sorte d'estramaçon.1 (…) quinze ou seize archers, qui suivaient de près leur capitaine, parurent, l'estramaçon au poing. C'était une escouade de l'ordonnance du roi qui faisait le contre-guet (…)Hugo, Notre-Dame de Paris, I, II, IV.2 Vx. || Coup d'estramaçon, estramaçon : coup donné avec le tranchant de l'épée (opposé à estocade). ⇒ Taille (coup de).2 (Verville) donna un grand estramaçon sur les oreilles de son valet (…)Scarron, le Roman comique, I, XV, p. 102.
Encyclopédie Universelle. 2012.